2014-2015Club Paroles

Atelier philo : Les Droits de l’enfant

Le jour de la journée Internationale des Droits de l’enfant, jeudi 20 novembre 2014, les élèves du Club Paroles ont échangé sur ce thème.

 

 

© Mme Bernos
 

– Ce n’est pas parce que ce sont les Droits des enfants, qu’on a le droit de ne pas faire les devoirs.

– Quand j’ai appris qu’il y avait les Droits des enfants, j’étais en CE2 et j’étais super content. Je me suis dit : “je vais les appliquer.” Sans ça, je ne sais pas à quoi ressemblerait le monde. C’est juste, pour instaurer la protection des plus faibles.

– Un homme, avec le permis de conduire, il peut conduire. Un enfant, il a juste le droit d’être à côté.

– Pour moi, les Droits de l’enfant, ça veut dire qu’on peut faire plus de choses que quand on est avec les parents. Un peu plus de liberté, ça fait du bien.

– Enfin on a dédié une journée à nous, les “enfants”. On est enfant à l’extérieur, mais dans sa tête, on est plus intelligent que certains adultes. On ne peut pas faire plus de choses que d’habitude. D’ailleurs, je viens d’apprendre que la journée des Droits des enfants, ça existe. On a pas eu plus de choses que d’habitude, les professeurs donnent autant de devoirs. ça veut dire quoi la journée des Droits des enfants ? Qu’on peut faire plus de choses ? Brûler des maisons ? Envahir les mairies ?…

– Ce matin, on a fait la fête dans le bus, le chauffeur a mis de la musique.

– Quand j’ai appris que j’avais des droits, il y en a 18 je crois, j’ai appris qu’on a surtout le droit à l’école et à l’éducation. Alors, celui-là, on peut le rayer !

– La journée des Droits de l’enfant, c’est peut-être la journée où ils ont été instaurés ? Les Droits de l’enfant, ils ont été créés un jour précis. Les Droits de l’enfant, ça ne veut pas dire qu’on a plus de droits ce jour-là.

– Les Droits de l’enfant, c’est quelque chose d’assez important. Mais qu’est ce qu’on peut faire ? On n’a pas le droit de voter, alors que c’est un droit prioritaire, primordial. Plus on grandit, plus on apprend, plus on a de maturité, alors que quand on est bébé, on ne sait rien dire. Quand on commence à savoir parler, plus on grandit plus on sait de choses. Je trouve ça écoeurant qu’on n’ait pas le droit de faire plus de choses.

– Les Droits de l’enfant, aujourd’hui on ne les trouve pas importants en France. Mais il y a des pays où il y a des enfants qui sont rendus presque à l’esclavage. Ça pourrait mieux aider les enfants. Mais on nous prive un peu de droits. J’aimerais bien travailler, voter, comme les adultes.

– Cette journée, c’est comme si tout le monde s’en foutait.

– Je ne crois pas que c’est la journée des Droits de l’enfant aujourd’hui.

– Depuis toute à l’heure, on dit que l’enfant ne peut pas voter, mais si on faisait voter les bébés, ils seraient en train de dormir. Dans certains pays, il y a des enfants en esclavage : en Afrique, en Asie… Et dans d’autres, ils sont bien gâtés, bien habillés…. Mais la loi des enfants, on dirait qu’il n’y en a pas. En gros, on se débarrasse de nous. Pour les adultes, il a beaucoup de règles. Pour nous, juste, on n’a pas le droit de voter.

– Pour avoir les Droits des enfants, ce n’est pas qu’on a le droit de faire tout. C’est plus qu’on a le droit d’aller à l’école.

– On ne connaît rien à la politique, donc si on votait, ce serait un peu bizarre.

– Les Droits de l’enfant, c’est un peu comme les obligations des enfants : on a surtout l’obligation d’avoir droit à l’éducation…

– Il y a des gens qui ne comprennent rien à la politique. Il y a quelque chose qui s’appelle le vote blanc, quand on n’a pas d’avis. Surtout, on dit juste comme nos parents. Je pense que cette journée ne sert à rien. Tout le monde s’en fiche. Vous les adultes, si vous faites une bêtise, personne ne va vous punir. Si je mange des bonbons, je suis obligé d’attendre que les parents soient partis au cinéma ! Chaque fois qu’on fait quelque chose, on se fait engueuler.

 

Comment s’est passée la séance ?

 

1/ T, tu as fait beaucoup d’efforts, tu ne m’as pas dit “je ne suis pas d’accord avec toi !”. Merci. J’ai moyennement aimé cette séance, car peu de gens ont parlé et tous de la même chose.

2/ Je n’ai pas du tout aimé cette séance et c’est la première fois ! Et toi, tu comprends la politique ?

3/ Je n’ai pas aimé cette séance, car je n’ai pas aimé le sujet.

4/ Je n’ai pas aimé cette séance, car je n’ai aimé le thème.

5/ J’ai moyennement aimé cette séance, car on est restés beaucoup sur la même chose. Du coup, on est restés en France, on est pas allé voir dans les autres pays. Il y a beaucoup de violence envers les enfants. Des enfants partent à la guerre… Pour une fois je n’ai pas dit “et voilà” !

6/ Je n’ai pas du tout du tout aimé cette séance, car on restait sur la même chose. À chaque fois qu’on disait quelque chose, il y a quelqu’un qui nous coupait. On parlait de politique alors que ce n’était pas le thème. Et je n’ai pas aimé le thème.

7/Je n’ai pas aimé cette séance, car je n’ai pas aimé le thème et la remarque de T était déplacée.

8/ Je n’ai pas aimé le thème.

9/ Je me suis carrément ennuyé sur ce thème. On avait fait la colère, là, oui. Mais les Droits de l’enfant, on s’en contrefiche !!!

10/ Je n’ai pas aimé cette séance : le thème était bizarre.

11/ Je n’ai pas aimé cette séance. On tournait beaucoup autour du pot. Je suis content de ne pas voter, car les discours à la télévision, c’est déjà assez dur. Je me suis forcé à parler pour la première fois.

12/ Je vois que tout le monde n’a pas aimé cette séance. Je l’ai trouvé ennuyeuse. Ma dernière réflexion, vous n’avez pas bien compris. Je n’ai pas eu le temps d’expliquer. Je n’ai pas voulu dire que tu ne comprenais rien. C’est bien que le nouveau et les “revenants” aient parlé.

13/ Mme Bernos : d’habitude, je n’interviens pas, mais là, pour la première fois, je n’ai pas apprécié cette séance. Surtout, parce que j’ai dû intervenir à de nombreuses reprises : vous vous êtes beaucoup coupé la parole, vous avez parlé sans attendre d’avoir le bâton de paroles. Ensuite, je ne souhaite pas vous juger, je ne suis pas là pour ça, mais j’ai du mal à ne pas vous dire ce que je ressens. Je suis choquée quand j’entends : “les Droits de l’enfant, on s’en contrefiche” ! J’ai l’impression que vous avez eu du mal à vous placer en tant que “citoyen du monde”. Vous avez pensé depuis votre situation d’enfants qui ne manquent de rien et peuvent aller à l’école. À part deux d’entre vous, vous n’avez pas parlé de ce que pouvaient représenter ces droits pour les enfants de certains pays, obligés de travailler ou de faire la guerre…

 

Une dernière réaction

 

1/ J’ai fait un discours, où je disais qu’il y avait de grosses différences entre les enfants d’Amérique qui sont obèses et ceux d’Afrique ou d’Asie.

2/ T. a parlé un peu des enfants-esclaves… Je n’ai pas souvenir que tu aies parlé de ça. C’est vrai qu’on a beaucoup de chance aussi. Je trouve ça dommage qu’aujourd’hui, la plupart des personnes ne connaissent pas le Droit des enfants. Les personnes qui ont le plus besoin de ça, en Afrique ou Asie, ça les touche énormément. Nous, on a tout ce qu’on veut : un lit, un ordinateur, l’école … On a beaucoup de chance. Tout ce qu’on a à faire c’est s’asseoir, écrire, écouter. C’est dommage qu’on soit encore dans notre petit monde et qu’on ne pense qu’à nous.

3/ Je suis d’accord avec toi, qu’on pense beaucoup à nous. Mais l’éducation ne vient pas sans l’éducation. Je ne savais pas quoi en dire. Je sais qu’il y a des enfants qui travaillent, mais je ne sais pas quoi en dire.

4/ On est resté dans notre petit monde, alors qu’il y a plein de gens qui aimeraient avoir ce qu’on a. Il faudrait en profiter.

5/ Vous avez dit qu’ils n’avaient pas d’éducation, pas d’argent. J’avais regardé un documentaire sur des gens qui récupèrent du miel à la main dans des ruches et se faisaient piquer. Pour 50 Kg récoltés, ils gagnaient 50 euros.

6/ Je reconnais qu’on est restés égoïstes, c’est parce qu’on habite en France. On va penser d’abord à nous. Si tu devais sauver ta vie ou celle de quelqu’un que tu ne connais pas, tu penserais d’abord à toi. En France, il y a des mendiants et des riches. En Afrique, tous les enfants sont dans le même cas, donc solidaires entre eux.

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