Atelier philo : l’ennui
Jeudi 7 novembre 2013, pour cette semaine de rentrée, les élèves du club Paroles ont réfléchi à l’ennui, au cours de l’atelier Philo…
© Mme Bernos
- Au début, je voulais dire que l’ennui, c’est ennuyant… Il n’y a pas de définition exacte, il faudrait regarder le Larousse. Je pense que c’est quand on ne fait rien et qu’on ne sait pas quoi faire.
- Il peut être provoqué par une personne, comme certains profs, ou par une situation : quand on est dans un embouteillage ou qu’on a beaucoup de travail à faire… Je préfère m’ennuyer que faire le travail !
- Moi aussi !
- Parfois, je vais penser à des choses que je dois faire et cinq secondes après, je me dis que j’ai la flemme… L’ennui, ça arrive à tout le monde. Chacun a sa vision de l’ennui et on s’ennuie tous.
- Quand on est tout seul chez soi, on se dit « qu’est-ce que je m’ennuie ! » Mais on a la flemme. Il y en a qui aiment bien s’ennuyer. Mais quand on dit « je m’ennuie », c’est qu’on ne sait pas quoi faire. Ce n’est pas quelque chose que l’on déteste, mais ce n’est pas quelque chose qu’on aime.
- J’aime ça, car quand je n’ai rien à faire, j’ai le droit de jouer aux jeux vidéos…
- On m’a dit que s’ennuyer, ça apprend à ne plus s’ennuyer… Alors plus on s’ennuie, mieux c’est…
- Il y a plusieurs façons de le voir : ne rien faire, faire quelque chose mais en avoir marre de le faire. Et on ne s’ennuie pas de la même façon. Il y en a qui adorent rester des heures à ne rien faire et d’autres ne peuvent pas rester cinq minutes sans bouger ou parler. On trouvera bien des définitions, mais elles ne sont pas pareilles pour tout le monde ; Quand je m’ennuie, je vais voir mon chat et je le caresse…
- Quand je m’ennuie, c’est que j’ai fait trois heures de jeux vidéos, ma mère m’a déjà engueulé trois fois. J’ai lu trois quarts d’heures, puis elle me dit de sortir et je m’ennuie encore…
- Les parents n’ont pas la même vision de l’ennui que nous. Des fois, on aime rester sur son lit à ne rien faire. Et eux, ils disent : « mais il fait beau, qu’est-ce que tu fais dedans ?!? » Mes petits cousins, on les a obligés à sortir toute une journée. Ils n’arrêtaient pas de rentrer pour demander le goûter ou quelque chose. On finit par se lasser. Peut-être quelqu’un qui ne fait rien ne s’ennuie pas forcément.
- L’ennui, pour moi, c’est l’idée de ne rien faire. On s’ennuie encore plus. Le temps passe beaucoup plus lentement. Quand ils s’ennuient, les gens vont dans une pièce, puis une autre, jusqu’à trouver une idée…
- On peut s’ennuyer à n’importe quel moment : un cours d’un prof, une réunion quand on est adulte…
- Quand mes parents me foutent dehors pour prendre l’air et que je m’ennuie, je caresse mon chat… dehors…
- Moi pareil, avec mon Ipad !
- Quand on s’ennuie, c’est toujours quand on a le temps de penser. Celui qui ne dit rien en cours a le temps de penser et il peut penser : « qu’est-ce que je m’ennuie ! » Quand tu t’arrêtes de parler, tu t’ennuies. Quand tu parles, tu ne peux pas penser, donc tu ne peux pas t’ennuyer.
- On peut s’ennuyer quand on fait un jeu, parce que quelque chose ne nous plaît pas et pas seulement parce qu’on n’a pas trouvé quelque chose à faire.
- L’ennui peut être provoqué par les parents qui te mettent des limites : tu joues tant de temps, tu vas dehors, tu vas prendre l’air…
- Pendant les vacances, la deuxième semaine, je ne savais pas quoi faire. Je parlais avec des personnes à côté de moi et je m’ennuyais moins. Mais quand j’attendais qu’elles me répondent, je m’ennuyais. C’est pour ça que quand les autres attendent le bâton de paroles, ils font une tête d’ennui…
- Je m’ennuie quand je dois faire un truc que je n’aime pas faire.
- Comme quand vous parlez avec une personne qui n’a pas de répondant. Avant les vacances, des amis de mes parents sont venus avec une Australienne et ma sœur revenait d’Irlande avec son anglais tout frais. Elle essayait de la faire parler, mais l’autre ne répondait pas. Au bout d’un moment, ma sœur, ça l’a ennuyée.
- Bizarrement, la deuxième semaine de vacances, je ne savais pas quoi faire et mes parents m’ont laissé jouer à la console plus que d’habitude et je m’ennuyais en jouant…
- Quand on parle de l’ennui, je vois quelque chose de pas bien. Dans « ennui », il y a « nul ».
- L’ennui, ça peut être provoqué par quelqu’un. Il peut parfois parler de quelque chose qui nous ennuie.
- Je pense que tout peut ennuyer.
- Il y a aussi des personnes qui parlent trop de quelque chose dont vous vous foutez totalement. C’est une diarrhée verbale. Vous essayez de vous décoller, mais vous n’y arrivez pas.
- Quand je fais mes devoirs, je ne m’ennuie pas, car je dois réfléchir. Il y en a qui confondent s’ennuyer et ne rien faire. Des fois, j’aime ne rien faire.
- Oui, il y a une falaise entre ne rien faire et s’ennuyer. Des fois, je reste allongé. Je pense à quelque chose à faire, mais je suis fatigué, alors j’ai envie de ne rien faire. Ce n’est pas que je m’ennuie.
Comment s’est passée la séance ?
- J’ai vraiment bien aimé cette séance, en tant que grand spécialiste de l’ennui ! On n’a pas trop tourné autour du pot. Et c’était marrant, il y avait plein de petites anecdotes qui étaient drôles.
- Moi aussi, j’ai bien aimé. Mais je trouve qu’on a tourné autour du pot. Ce que j’ai dit, le temps qu’on arrive à moi, c’était déjà dit. Mais elle était bien cette séance.
- Je l’ai trouvée bien. Mais un truc un peu bizarre, quand les gens réfléchissent avant de répondre, c’est que tu en viens à t’ennuyer… J’avais plein de noms à donner…
- J’ai trouvé cette séance bien, mais je n’avais pas grand-chose à dire, car je n’arrive pas souvent à m’ennuyer. Cela m’est arrivé peut-être trois-quatre fois…
- J’ai trouvé cette séance bien, mais l’ennui, tu as vite fait le tour du sujet. On a posé trois-quatre sujets et on parlait toujours des mêmes.
- J’ai bien aimé cette séance car tout ce qu’ils disent, ça me donnait beaucoup d’idées pour parler. Mais la première fois, j’ai un peu hésité à parler.
- Moi, ce qui m’a surpris, c’est que tu sois là ! J’ai bien aimé cette séance. Je voulais dire que je n’ai pas trouvé qu’on tournait autour du pot, mais que c’était assez fluide et que pas mal de monde a parlé.
- Tout ce qu’on a dit, ça revient à une chose : l’ennui, c’est la déprime. L’ennui, c’est pas un truc « grand » : tu as vite fait le tour. Du coup, on changeait de sujets : la flemme, la déprime.
- Moi, ce qu’ils disaient, j’avais envie de dire la même chose, du coup, je ne le disais pas.
- Je n’avais pas trop la tête à parler, car je pensais à des trucs qui me faisaient de la peine. Sinon, j’avais beaucoup de trucs à dire.
- Moi, j’ai bien aimé, sauf que j’ai trouvé que c’étaient un peu toujours les mêmes qui parlaient. Du coup, ça ne m’a pas énervé, mais de ne pas savoir ce qu’elles pensaient, ça m’a déçu.
- Personne n’est obligé de parler. Si elles n’ont pas envie, on ne peut pas les forcer. Tu es nouveau, donc tu ne pouvais pas savoir. Tu vas t’habituer et ne même plus t’en apercevoir…
