2013-2014Club Paroles

Atelier philo : le handicap

Jeudi 16 janvier 2014, les élèves du club Paroles ont parlé du handicap au cours de l’atelier philo.

© Mme Bernos

 

 

§            Le handicap, c’est généralement un fait que les personnes « normales » ont du mal à accepter.

§            Quand on dit « handicapé », on pense à quelqu’un qui est bête. Ou quelqu’un en fauteuil roulant. Mais ce n’est pas forcément une maladie. Dans les jeux, il y a un handicap : c’est quand tu pars avec moins de points. C’est quelque chose de contraignant, de pas très bien et difficile à supporter.

§            Le handicap, c’est quelque chose qui est difficile à supporter. Dans un jeu, c’est quelque chose qui va te ralentir, mettre en cause ta partie. Quand tu es handicapé, ça te ralentit, ça te pénalise.

§            Tu peux te casser le poignet en sport et être handicapé le temps que ça se résorbe. Tu peux être handicapé mental. Ça te suit toute ta vie.

§            Le handicap, c’est quelque chose qui nous manque. Pour les handicapés mentaux, les autistes, il y en a des plus intelligents que la moyenne. Ma mère en connaît un, c’est un prodige en musique. Parfois, ils sont quand même avantagés.

§            C’est un mot qu’il ne faut pas utiliser n’importe comment.

§            C’est souvent les gens handicapés qui sont des prodiges dans certaines disciplines, dans les domaines musicaux…

§            On voit ça comme une différence. ça peut leur nuire dans la vie. On voit l’handicapé comme un fardeau. On ne va pas l’embaucher, ça peut être pénalisant.

§            On utilise 10 % de notre cerveau, alors qu’un autiste va utiliser 20 %. Il peut être très concentré sur quelque chose, comme par exemple les échecs.

§            Une fois, je lisais le livre des records, ou c’était un reportage, un gars amputé des deux jambes s’était entraîné pendant 8 ans et avait traversé la Manche. Quand tu es handicapé, ça te pousse à prouver que tu peux faire partie de la société.

§            Un handicap, c’est pas quelque chose de facile à supporter. Ils nous voient et se disent qu’on a de la chance d’avoir nos deux jambes.

§            Ils veulent montrer qu’on peut faire toujours des choses, même handicapé.

§            Je suis d’accord. J’ai vu le film Daredevil. C’est fictif, mais c’est en partie vrai. Un aveugle développe ses sens du toucher et de l’ouïe. Les handicapés perdent quelque chose, mais développent les autres sens plus que nous. C’est sûr, ce n’est pas cool pour eux, tu n’es pas comme les autres. Dans le domaine professionnel, c’est handicapant. Mais il y a même les jeux olympiques pour les handicapés. Ça m’impressionne plus de voir un handicapé courir un 100 m. Je trouve ça beau.

§            On peut être handicapé de naissance ou en fabriquer de nous-mêmes. Il faut être responsable de nos actes. Si on pousse quelqu’un dans la cour du collège, il peut tomber et rester handicapé à vie.

§            C’est vrai qu’un handicapé, il faut qu’il ait un grand sens de l’adaptation. Ray Charles, on l’avait vu en 5e, il est devenu célèbre et son handicap ne l’a pas empêché. J’ai vu un documentaire sur un gars qui faisait de la guitare depuis l’âge de 8 ans et il a dû être amputé des deux mains et bien, il a continué avec ses pieds. On peut voir ses vidéos sur Youtube.

§            Il y a des recherches faites pour aider les amputés, des greffes. Aux Jeux Olympiques, un gars est arrivé 8e sur 10 alors qu’il avait une jambe électrique.

§            Quelqu’un qui tombe malade, au niveau financier, c’est difficile.

§            J’ai vu un reportage avec un homme amputé des deux bras et des deux jambes. Il arrivait quand même à nager. Pour lui, c’était un exploit.

§            Je crois que Ray Charles, on ne pouvait pas le soigner, parce que c’était psychologique. Il avait vu mourir son frère, je crois. Il y a des stéréotypes pour les handicapés, de dire tout de suite que c’est handicapant. L a employé les bons mots : ils font de leur faiblesse une force.

§            Oui, il y a des instituts pour ça. Mais il faut arrêter d’être hypocrite. L’année dernière, je suis sûr que tout le monde s’est moqué d’une élève qui était handicapée. Entre un mec très diplômé et un handicapé, l’entreprise va préférer le diplômé.

§            Ou payer moins cher quelqu’un d’handicapé.

§            Il y a des efforts faits comme les ordinateurs, les AVS. On ne peut pas juger, mais j’ai l’impression que certains en profitent.

§             On ne peut pas se mettre à leur place.

§            Je connais quelqu’un obligé de porter un corset et un cartable à roulettes. Une partie disait « le pauvre » et une autre partie le rabaissait, se moquait de lui. Alors qu’il a 17 de moyenne, il est au top. Il s’est soigné maintenant, mais il y en a quand même qui continuent de se moquer.

§            Je connais quelqu’un avec un problème de la main. On dirait qu’elle n’est pas handicapée. Elle arrive à se débrouiller toute seule.

§            Je trouve ça décevant qu’on rabaisse les handicapés en se moquant d’eux.

§            Je suis d’accord. On ne peut pas juger. Mais il y en a qui profitent de leur handicap parfois. Même si bien sûr ce ne doit pas être facile tous les jours.

§            Il faut aider les handicapés. Mais un handicapé, en fonction de son handicap, ne pourra pas faire la même chose que les autres. Ce n’est pas discriminant pour eux de le dire. C’est juste un fait.

§            Je suis d’accord. La même école que nous n’est pas prévue pour accueillir tout le monde. Par exemple, dans notre collège, il faudrait des rampes pour les fauteuils roulants.

§            Ce sentiment de rejet qu’on a, même si on ne le veut pas, car on voudrait respecter, c’est peut-être aussi un sentiment de peur, d’inconnu. Ça nous est tous arrivé de dévisager quelqu’un de différent dans la rue. Je crois que si on y était plus sensibilisé, on se moquerait moins.

§            Notre collège a un ascenseur… Tu as dit “ils sont normaux, mais différents”. Je ne suis pas d’accord. Ce n’est pas parce qu’ils sont différents qu’il faut leur mettre une étiquette.

§            Je crois que vous n’avez pas compris ce que je veux dire. Il y en a qui disent que les handicapés ne sont pas comme nous, pas normaux. Je voulais dire que ce n’est pas normal de dire ça.

§            Les stéréotypes de la ségrégation, certes, ils ne sont plus comme avant, mais quand je vois quelqu’un de différent, comme un autiste, je le regarde, parce que ça fait de la peine et en même temps, on ne peut pas nier qu’on pense qu’ils sont différents… car on est tous différents !

§            Quand on dit qu’on a une réaction de rejet par rapport aux handicapés, pas forcément. En école primaire, il y avait une fille en fauteuil et tout le monde voulait la pousser. Ça dépend de la personne, du handicap.

§            Ce qui peut donner un sentiment d’étrangeté, c’est plus un handicap mental que moteur.

§            Dans un collège d’handicapés, tout le monde est handicapé… Alors personne ne peut pousser les autres ! Donc ils font des rampes vraiment prévues pour ça. Des livres en braille pour les aveugles… Quoi qu’il arrive, on est parfois obligé de les mettre de côté. Ce n’est pas pour les discriminer, ils ont une différence de plus.

 

 

Comment s’est passée la séance ?

 

  1. J’ai bien aimé car il y avait ma copine avec moi. C’était un sujet un peu dur, mais il fallait essayer autre chose. 
  2. La séance était particulièrement bien, car tout le monde défendait ses idées. C’est un sujet tabou, qui fait débat. C’est un sujet intéressant et d’actualité.
  3. J’ai bien aimé. Au début, je n’avais rien à dire. Mais finalement, ce n’était pas trop mal.
  4. J’ai bien aimé la séance. Tout le monde défendait ses idées. Ça a bien parlé. Le sujet n’était pas super simple. Plutôt compliqué, mais bien.
  5. Je suis d’accord. C’est une des séances les mieux de l’année. On a parlé de beaucoup de choses. C’est un sujet super tabou. On était tous en train de défendre notre opinion. Il y en a qui disent qu’on est différents, d’autres non.
  6. J’ai beaucoup aimé cette séance et j’ai beaucoup parlé. Depuis le début de l’année, elle dans le top 3 au moins ! Le fait de parler sur des sujets tabous, c’est toujours intéressant.
  7. Avec un peu de recul, elle était bien et tout le monde a parlé.
  8. Je n’ai pas beaucoup parlé. Cette séance ne m’a pas plu car on l’a traitée beaucoup de fois en 6e, en 5e et chez moi. Tout ça, je l’ai déjà entendu.
  9. J’ai bien aimé, car on défendait la cause des handicapés. On évoquait leurs problèmes. S’ils avaient été là pour nous entendre, ils auraient été contents.
  10. J’ai bien aimé. C’est une séance qu’on aborde tout le temps. Tellement de fois qu’on a entendu les pires trucs, comme les trucs en partie vraie (même s’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse). L s’est exprimée presque à tous les tours et ça valorise la parole.
  11. Dire qu’ils sont bizarres ou étranges serait péjoratif. Alors que dire qu’ils sont différents, c’est juste une réalité. J’ai plein de copains à moi qui sont handicapés, mais pas des handicaps très importants. Quelqu’un à qui il manque deux bras, deux jambes, je n’ai jamais vu.
  12. J’ai beaucoup aimé cette séance, c’est pourquoi j’ai beaucoup parlé. Le thème, moi, je ne me rappelle pas l’avoir fait en 6e et je n’en parle pas forcément, alors j’avais des choses à dire.
  13. On ne va pas dire qu’ils sont comme nous, se serait se mentir. Ils sont juste différents.
  14. Dans les 10 minutes (ou 15-16…) de paroles, on avait abordé qu’on était éduqué comme ça, avec les stéréotypes. Je ne suis pas forcément d’accord. Quand je disais du mal des handicapés, mes parents me reprenaient. Quand on est petit, on est stupide. Personne ne nous a éduqué comme ça. On reçoit trop d’infos et les infos deviennent des stéréotypes.
  15. Je ne trouve pas qu’on soit stupide quand on est petit. On est juste moins mature.
  16. Je pense que tout le monde a donné des idées aux autres. Ça m’a plu, parce que même si on a rien à dire, ça donne des idées d’entendre les autres.
  17. Mes parents ne m’ont jamais montré le mauvais exemple par rapport aux handicapés. Si j’avais dit du mal d’eux quand j’étais petite, j’aurais reçu une fessé! Ma mère est une grande pourfendeuse de cette cause. C’est aussi la société dans laquelle on vit qui nous a forgé.
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