80e anniversaire de la Libération de la Provence à l’Auditorium et au CDI
« GUERRE ET MÉMOIRE » est un thème qui accompagne l’année de 3e au collège.
Cela fait plusieurs années que nous travaillons autour de la question Guerre et Mémoire au collège, en lien avec les collègues d’histoire, de français et d’information documentation.
Cette année encore, cette thématique a été travaillée :
– Dans le programme d’histoire, avec Mme Maurel, M Pynte, et M Thérin.
– Avec des croquinotes sur le Débarquement en Provence, réalisés par les 3e avec M Pynte, sur une trame de Mme Bernos, et exposés au CDI.
– Par l’intermédiaire d’évènements ponctuels :
→ une sortie au Camp des Milles.
→ un spectacle sur Anne Frank, sous forme de lecture, vidéo et musique, par le collectif Cocotte Minute, à l’auditorium.
– Avec le projet « Dans la peau d’un Résistant », associant français et information-documentation, au cours duquel les élèves ont conçu les boîtes exposées au CDI.
L’exposition des boîtes était accompagnée des objets de l’époque du conflit, gracieusement prêtés par M Oliviéri de l’Association Août 44, que nous tenons à remercier chaleureusement. Nous avons souhaité, par ce biais sollicitant la créativité des élèves, les inviter à prendre conscience de l’importance de ces femmes et de ces hommes ordinaires, qui se sont engagés pour résister au nazisme et défendre les valeurs en lesquels ils croyaient au risque d’y laisser leur vie. Sans eux, pas de Libération possible, cette Libération de la Provence et du reste de la France dont nous commémorons le 80e anniversaire ce soir.
UN ANGLE PRIVILÉGIÉ : COMMENT S’ENGAGER ET RÉSISTER ?
Il y a trois ans, avec Mme Muret, rejointe les années suivantes par les autres enseignantes de français de 3e, Mme Gagey et Mme Jean Jean, nous nous sommes questionnées sur comment aborder la guerre, période si douloureuse et destructrice de notre histoire, de façon « positive » pour nos élèves, avec beaucoup de guillemets… et nous avons tout de suite pensé à la Résistance et à la notion d’engagement : en 1939-45 comme aujourd’hui, il y a toujours des raisons de s’engager pour défendre des valeurs communes : la paix, la liberté, la tolérance…
J’ai proposé aux collègues de s’inspirer du projet « Mémoires de Résistant » d’une collègue de français, partagé sur son blog « Flaubert and Co ». https://flaubertandco.fr/memoire-de-resistant/
Dans cette approche, il s’agit d’inviter les élèves à se glisser « Dans la peau d’un.e résistant.e » (nom qu’a pris notre projet) de la 2de Guerre Mondiale et à concevoir une boîte de souvenirs contenant une carte d’identité, de menus objets étant censés lui avoir appartenu, une lettre et un poème. Le travail a été initié au CDI (Mme Bernos), avec l’emprunt d’un livre de fiction sur cette période, pour que les élèves s’imprègnent de l’époque et de son atmosphère et l’explication du projet. J’ai préparé un diaporama pour regrouper les consignes et des informations historiques pour aider les élèves à inventer leur personnage, en évitant les anachronismes, ainsi qu’une liste de ressources pour aller plus loin.
https://0831657a.esidoc.fr/site/classes/3e/guerre-mondiale,
En cours de français, les enseignantes Mme Muret, Mme Gagey et Mme Jean Jean, ont accompagné les élèves dans l’écriture d’une lettre et d’un poème. Les élèves ont ensuite présenté leurs personnages, en révélant le contenu de leur boîte, comme ils vont le faire pour vous ce soir. Il s’agit donc de personnage fictifs, même s’ils ont pu être inspirés de personnages existants, connus ou non, parfois même des arrières grands-parents des élèves.
Depuis trois ans, nous nous sommes rendus compte que ce projet avait une plus grande portée que notre intention de départ :
– Ce travail de mémoire est partagé en famille. Il crée du lien entre les générations, suscite des échanges, des découvertes sur l’histoire familiale.
– Il a aussi permis de réfléchir et échanger sur les raisons de continuer à résister et s’engager aujourd’hui.
Nous avons écouté la présentation de leurs boîtes par sept élèves, puis évoqué avec eux et deux grands-parents qui ont accepté de témoigner, le souvenir de trois anciens résistants.
Nous avons enfin eu l’opportunité de regarder un film documentaire évoquant cet évènement moins connu que le Débarquement de Normandie, mais où pour la première fois depuis la défaite de 1940, une armée française s’est battue sur le sol national. Le 15 août 1944, deux mois après la Normandie, les Alliés lancent ce deuxième débarquement dont le nom de code est Dragoon. Ils souhaitent conquérir les ports de Toulon et de Marseille, puis remonter vers le Nord et vaincre l’Allemagne nazie. Provence août 1944 l’autre débarquement a été réalisé en 2014 par Christian Philibert et Laurent Moënard, avec la voix off de Charles Berling. Les droits nous ont été gracieusement cédés par la boîte de production marseillaise Comic Strip Production, que nous remercions également. C’est le premier documentaire sur le sujet, réalisé pour le 70e anniversaire du Débarquement en Provence.
Le diaporama monté en classe se terminait sur une phrase de Stéphane Hessel, tirée de son essai publié en 2010, Indignez-vous ! : « A ceux et celles qui feront le XXIe siècle, nous disons avec notre affection : CRÉER C’EST RÉSISTER, RÉSISTER, C’EST CRÉER » Aux 16 Fontaines, nous croyons fermement que cultiver la Mémoire et la créativité sont les graines que nous, enseignants, parents, grands-parents, pouvons semer, afin que la jeune génération prenne conscience de l’Histoire, se souvienne de ceux grâce auxquels nous sommes libres et mobilise créativité et engagement face aux grands défis d’aujourd’hui et demain…
Mme Bernos